Mise à jour : 12 avril 2023
Choisir de vivre dans une maison intergénérationnelle (bigénération) avec vos proches implique une réflexion approfondie et une communication claire au sujet des règles de vie, de l’intimité de chacun et des conséquences légales et financières de tous les scénarios envisageables.
Toutes les maisons intergénérationnelles ne découlent pas du vieillissement de la population ni du départ tardif des jeunes adultes du nid familial. Même s’il semble être choisi par un nombre croissant de familles, ce type de cohabitation ne date pas d’hier. Cette option implique évidemment des contacts très fréquents, pour ne pas dire quotidiens, et exige par conséquent beaucoup d’harmonie, de respect et de tolérance.
Au départ, c’est souvent une affaire de sentiment, comme dans le cas de Suzanne, Bianca et Richard. Suzanne s’attristait du départ en région de sa fille Bianca avec sa famille. Bianca lui a alors proposé la solution du toit commun. À partir de là, tous les aspects de leur future vie commune ont été passés en revue : l’intimité et l’autonomie de chacun, les questions de propriété, les détails de construction, etc. Ceux qui s’engagent dans un projet de ce genre ne doivent pas faire l’erreur de négliger l’aspect contractuel. Comme dans le cas de n’importe quelle union ou association, il vaut mieux tout prévoir plutôt que d’attendre que le sort vienne bouleverser vos plans.
Conseils et créativité
Durant la mise sur pied d’une maison intergénérationnelle, on doit prendre en considération de nombreux éléments : les réglementations municipales, le terrain choisi et les demandes des occupants.
La municipalité ne permet la présence que d’une seule porte d’entrée extérieure? On peut créer un vestibule ou transformer un garage en une pièce comportant deux portes intérieures. Veut-on des zones habitables complètement séparées ou partiellement communes? Des systèmes de chauffage, de climatisation et d’alarme partagés ou individuels? Des entrées électriques, des escaliers, des balcons communs? On veut s’assurer d’avoir des unités parfaitement insonorisées ou au moins planifiées de façon à limiter les nuisances sonores.
Les possibilités sont multiples et les mandats doivent donc être réalisés avec beaucoup de créativité. L’une des principales erreurs à éviter, c’est de construire trop grand ou de faire des ajouts démesurés; il faut prévoir l’après-cohabitation. Que fera-t-on de la résidence dans 10 ou 15 ans?
Des réglementations multiples
Plusieurs municipalités du Québec ont adopté des règlements encadrant ce type de construction : certaines limitent la superficie de l’espace secondaire à un pourcentage de l’espace principal ou autorisent des entrées distinctes pour les deux unités; d’autres exigent que certaines aires, comme la cuisine, soient communes, etc. Il importe donc de commencer par vérifier quels règlements s’appliquent dans la municipalité qui vous intéresse avant d’envisager cette solution et d’entreprendre votre projet.
Les cohabitations réussies commencent avec une bonne planification, ce qui inclut le recours à des professionnels de confiance capables de vous conseiller judicieusement. Ensuite, elles dépendent essentiellement de la bonne volonté des occupants et des efforts de chacun pour entretenir la qualité de la communication.