Les gels-dégels-regels fréquents caractérisent de plus en plus le climat québécois. Malheureusement, les redoux hivernaux peuvent engendrer plusieurs catastrophes sur un bâtiment mal entretenu.

Lorsque la météo est clémente en hiver, que le mercure valse autour de 0 °C, l’eau de la fonte des neiges s’accumule rapidement en raison du sol gelé et de sa faible capacité d’absorption. Un cocktail laissant présager le pire! Que faire pour minimiser les impacts lorsque l’intégrité des habitations québécoises est menacée?

Refoulements d’égouts

En hiver, les puisards municipaux sont obstrués par la neige et la glace, compromettant la saine évacuation des eaux de surface. L’adoucissement de la température provoquant la fonte précipitée des neiges, combiné parfois à d’importantes quantités de pluie engendrent inévitablement des débordements! Toutefois, quand le réseau municipal est saturé, l’eau peut se tailler une place jusqu’à la maison et causer un refoulement d’égout. En prévention de dégâts subséquents, il importe d’abord de trouver la cause : municipale ou personnelle. Ensuite, il est urgent d’assécher! Si l’eau est noire, la pièce devra être rapidement décontaminée par des professionnels pour des raisons évidentes de santé.

Affaissement de toitures

Les toitures subissent d’énormes pressions lors de redoux hivernaux. La neige s’accumule sur leur surface, se gorge d’eau et son poids décuple en gelant, entraînant des ravages considérables et très dangereux. Il est essentiel de superviser la formation d’amas de neige et de les enlever aussitôt que nécessaire pour éviter qu’une toiture ne s’affaisse sur les occupants de la résidence. Inspecter sa toiture avant l’hiver permet de constater si des bardeaux sont déplacés et s’ils peuvent laisser pénétrer l’eau, affaiblissant ainsi la structure supportant le toit. Des craquements puissants et sourds sont des signaux qui vaudraient mieux prendre au sérieux et sortir rapidement à l’extérieur pour assurer sa sécurité.

Soulèvement des fondations

La nappe phréatique est une accumulation d’eau dans le sol à des profondeurs variables. Moins le sol est granuleux, plus lorsque conjugué à l’eau, il est sensible au gel. Un sol à grains fins, comme l’argile, s’agglutine à la glace augmentant drastiquement son volume et ses conséquences sur l’espace environnant. En prenant une telle expansion, le sol exerce une pression importante sur les fondations se trouvant au-dessus, pouvant entraîner des fractures majeures dans le béton et même le soulèvement du bâtiment, si la fondation a été assise trop profondément.

Infiltrations d’eau

Les infiltrations d’eau ont de multiples causes. Qu’elles soient provoquées par un calfeutrage déficient autour des fenêtres ou par un amoncellement de glace retenant l’eau, les dommages demeurent considérables à l’enveloppe et à la structure d’une propriété. Même les toutes petites fissures peuvent élargir une fois l’eau gelée à l’intérieur. Il arrive que certaines fissures ne soient pas visibles, mais certains signaux sont flagrants, comme un niveau d’humidité relative élevé dans la maison, le bas des murs du sous-sol qui tendent vers le gris et même des odeurs de moisissure et de renfermé. Pour réduire les menaces d’infiltrations d’eau, il est crucial d’éloigner l’eau des fondations, en corrigeant la pente négative du terrain ou en ajoutant des rallonges de gouttières aux descentes pluviales.

Les changements climatiques mettent à rude épreuve les habitations québécoises. Les précipitations hivernales sont de plus en plus importantes et les inondations causées par la crue des lacs et des rivières, de plus en plus fréquentes. Plusieurs catastrophes liées à l’infiltration d’eau peuvent être évitées par un examen saisonnier des bâtiments et un entretien approprié. En plus d’écarter les dégâts, une inspection préventive limite la dégradation et le vieillissement prématurés des matériaux. La meilleure action pour échapper aux malfaçons est, naturellement, de faire appel à des professionnels qualifiés lors de travaux de construction ou de rénovation.